Quand le Diable passe, passera son doigt
Et ferra des chatouilles
Aux nombrils des grands d'ici bas et d'un coup
Crac, les écrabouilles
De rois quelques poignées encore,
Qu'il en fasse de l'andouille
Quelques poignées et ça ira et la dernière restera
Et la dernière restera tenir le mord à la gargouille
A quoi bon sauver le bétail
Et reprendre la terre au feu
Que les trompettes fassent de leur mieux
Pour faire encore durer le bal
Le tocsin sonne aux cardinales
Sur des milles et milliers de lieux
La vie approche de notre table
Pour boire le coup des adieux
Mais c'est un songe, une ombre traitre
Non, nous ne somme pas encore réduit
Encore combien d'année peut-être
avant que ne se referme l'huis
Tandis que silencieuse et calme
La lande sans trace de vie
Tendra son linceul idéal
Sur le lit de nos envies
La peur a plané sur le bourg
Et fait tinter la cloche,
La garde à visé l'oiseau libre
Et perdu sa cartouche,
Les lépreux sont sortis au jour
La crécelle en poche,
Les carillons sonnent alentour
Et les pierres fonds mouche.
Les frondes ont crevé les yeux froids
Des palais et des tours,
Les musiciens ont pris les toits
Et battent les tambours .
V'la un tonnerre qui roule et crève
Monte une bise en arabesque
La bonne tempête qui lève le blé
Du courage dans les bonnes tête
Œils et oreilles cannibales
Veulent et voilà de l'humain
Du superbe et du misérable
Poignant la tripe à plein refrain
Tombe la larme toute première
Manqué du doigt, du bout du nez
Et l'éternité prend ses aises
Entre une joue et le plancher
Textes et images RückBlick / musique RückBlick, J.S. Bach