Enlacé sous les cieux
Animaux amoureux
Nous tournons sur le sol
Souffle court et paroles
Chuchotées
Sous les cieux
Animaux amoureux
Nous roulons sur le sol
Cent songes
Et cent paroles
On est encore certains
A chanter un vieux monde
Dont les sources profondes
Sortent aux coupes des mains
Où la fortune errante
A travers les bosquets
S'offre à qui veut tenter
Une partie perdante
Quel froid ; et quel silence ; quelle immobilité.
Comme chaque mouvement ici, tout, semble distillé,
semble couter une énergie précieuse,
une chaleur devenue rare,
économisée et
conservé quelque part
en quelque endroit secret.
Quelle est cette puissante volonté invisible
qui la distribue et l'alloue,
là où c'est le plus nécessaire...
là ou..là.
Et selon quels critères, puisqu'elle est si précieuse.
Chaleur ...
Et pourquoi laborieuse une bouffée, de vent légère, vient agiter telle fougère, tel brin d'herbe ici ou là, quand tout autour reste figé, raidi et saisie par le froid.
Pourquoi cette dépense, ici où là et dans l'indifférence. Même la nature ne se réjouit plus. Elle ne se réjouie plus d'elle-même, alors à quoi, à qui, s'adresse se petit frémissement faible, fragile, précaire, et qui semble couter tellement? est-ce une générosité ? une sorte de tribut de guerre ?
Quel froid, quel silence par ici.
C'est la foi dans l'idée, que le chemin m'était connu, qui m'a fait arrivé jusqu'ici ;
Et je suis ici, avec le souvenir du voyage de l'aller ; mais je n'ai pas fait ce chemin... Je crois, je ne l'ai pas fait.
Je suis sorti, il faisait beau, ce n'était pas l'hiver.
Je n'voulais juste faire, qu'un petit tour dans le bois.
Un petit bois tout bien délimité, dont on arrive au bout, en moins de quinze tour de compas, dans toute direction que l'on aille.
Perdu dans le labour, au coin de quatre champs . Où personne ne va.
Je voulais y déposer quelque chose.
Déposer;
La déposer la chose, la prendre, la détacher délicatement, la poser là, à terre et puis l'ensevelir. S'en défaire.
Tout cela me revient d'une existence si lointaine.
Quel grand sommeil m'a absorbé entre ces deux saisons... qui m'en rend une lointaine, inachevé et incertaine et me jette en une autre, inconnu et sans horizon.
Que contient donc le temps de ce sommeil? Combien a-t-il duré? Combien valent les trois jours de la mort au sortir du charnier.
Textes et images RückBlick / musique RückBlick, J.S. Bach